A eux seuls, les Italiens produisent aujourd'hui près d'un tiers des produits biologiques consommés en Europe, selon une enquête réalisée en 2002 par l'Institut de recherches économiques italien Nomisma, en collaboration avec l'observatoire Bio Bank. Troisième producteur mondial, derrière l'Australie et l'Argentine, l'Italie consacre 1.182.403 hectares à la production biologique (quatre fois plus qu'en 1996), soit 7% du total de sa surface agricole contre 1,3% pour la France et 1,5% pour l'Espagne avec chacune un peu moins de 400.000 "hectares biologiques". L'Italie exporte en Europe, aux Etats-Unis et au Japon plus d'un tiers de sa production biologique, en particulier des fruits et légumes, des céréales, des pâtes, du riz, de l'huile d'olive, du vin, du fromage, des laitages, des condiments, des fruits secs, du miel et des produits agro-alimentaires, selon le ministère de l'Agriculture italien. L'industrie biologique italienne compte aujourd'hui plus de 60.000 entreprises (contre 17.393 en 1996) et réalise un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros. Ces entreprises biologiques se trouvent majoritairement dans l'Italie insulaire, en Sicile et en Sardaigne, qui concentrent 21.991 entreprises biologiques certifiées, soit 35% du total. Le sud de la péninsule accueille quant à lui 19.494 opérateurs, soit 31% du total. Le reste des opérateurs, soit 35%, est réparti au centre (7.971 entreprises, 13%) et au nord de l'Italie (13.700 entreprises, 22%). Selon l'enquête Nomisma, à la fin de l'année 2001, 43% de la superficie destinée à la culture biologique se trouvait en Sicile et en Sardaigne; 22,9% au sud de l'Italie et 18,4% dans l'Italie septentrionale. Le type de production biologique est différent au nord et au sud de l'Italie. Selon le ministère de l'agriculture, les producteurs agricoles se concentrent au sud, tandis qu'au nord l'on trouve les transformateurs et les importateurs. Les produits issus des cultures biologiques italiennes sont, par ordre d'importance: le fourrage, les céréales, les prés et pâturages pour 70% des investissements; les vergers (olives, vignes, agrumes, fruits) pour 20%, et les cultures horticoles et industrielles pour 4%. Et la production animale n'est pas en reste. Au 31 décembre 2001, le ministère de l'agriculture avait recensé l'élevage biologique de 330.700 bovins, 327.891 chèvres, 25.435 porcs, 648.693 volailles, 1.692 lapins et 48.228 ruches. Si le sud et les îles réalisent presque 70% de la production, c'est au nord, région plus riche et industrialisée, qu'on vend et consomme le plus de produits "bio". Ces derniers continuent en effet d'être plus chers que les produits issus de l'agriculture traditionnelle, de 20 à 30% selon une estimation du ministère italien de l'agriculture. Après un accueil plutôt tiède, la grande distribution italienne semble avoir compris l'importance du créneau. En effet, 97% des produits bio (contre 10% en 1995) sont aujourd'hui distribués dans les grands magasins. |